Des Situations : le square, la promenade et la butte
Anne Guillemin
avril - septembre 2019
18ème arrondissement (Mail Belliard, Jardin Poissonniers, Square Léon)
démarches
● démarche artistique
Pour le festival Arts en Espace Public 2019, l’artiste danseuse et cinéaste Anne Guillemin a développé un projet sous la forme d’un triptyque vidéo intitulé Des Situations : le square, la promenade et la butte. Pour cela l’artiste a poursuivi et approfondi son travail de recherche sur la chorégraphie et l’image vidéo autour des typologies d’architecture, dans leur qualité à induire des situations, des actions et des gestes. Pour Anne Guillemin les éléments urbains constituent un dispositif de création et un support des « situations » que le corps peut expérimenter. Ainsi, elle s’est appuyée sur la configuration de chaque lieu d’intervention, pour convoquer différents imaginaires et construire des situations motrices de gestes. Ce projet a joué à la fois avec ce qu’il y avait de commun et d’unique dans chacun des lieux d’interventions. Et il a mêlé des temps d’exploration, de recherche du geste et de l’image, et des temps de création où danse et vidéo se rencontrent. Le projet, in situ et participatif, a permis aux habitants et usagers de faire partie intégrante du processus de création, en employant les différentes ressources des lieux pour produire l’image, le son et le geste.
● démarche territoriale
Le projet artistique de Anne Guillemin a eu lieu dans trois espaces publics du 18e arrondissement parisien : le Square Léon, le Jardin Poissonniers et le Mail Belliard.
Le Square Léon est situé en plein cœur de la goutte d’or et entouré par un fort tissu associatif. Disposant d’espaces à multiples usages (jeux de dames, basket, football, ping-pong, musculation), il est fortement fréquenté par un public intergénérationnel, qui s’intéressent beaucoup aux projets de créations et aux ateliers offert par art-exprim. Le jardin Poissonniers situé en bordure des chemins de fer et réaménagé en 2014, ce jardin offre un espace convivial très fréquenté par les familles et les jeunes du quartier, qui mêle harmonieusement la ville et la nature. Et enfin, le mail Belliard est un lieu passant sur lequel circulent différentes populations du quartier, surtout les étudiants du collège et du lycée qu’y sont situés. En générale, le public qui a été présent lors des interventions était composé d’enfants n’ayant pas la possibilité de partir en vacances.
● démarche pédagogique ou médiation
Le projet d’Anne Guillemin, à la croisée de plusieurs disciplines (la danse, la performance, la vidéo, la photographie), a permis aux habitants d’expérimenter différents pratiques et technique artistiques en assumant à chaque fois des rôles différents : le rôle de danseurs et de interprètes de l’espace qui les entoure, puis de cadreurs/regardeurs questionnant la relation corps-architecture. Pour réaliser ce projet, l’artiste a mené plusieurs ateliers. Un atelier tableau-action, pendant lequel les participant.e.s ont été invités à explorer et à décliner différentes actions inspirées du lieu (marcher, courir, rencontrer, s’arrête) à partir d’un cadrage vidéo fixe structurant le paysage. À la manière d’un tableau vivant, ils ont joué avec la profondeur et les différents plans de l’espace, à se rapprocher et à s’éloigner, entrer et sortir de l’image. Un atelier l’objet, le geste et le son, qui a proposé aux participants de produire et de capter des sons de l’environnement, avec des éléments présents sur le site ou avec des gestes du corps. Par l’écoute de l’ambiance sonore du lieu, les participant.e.s ont été invités à l’observer et à créer des bandes-son singulières du paysage. Un atelier filmer et raconter le geste en mouvement, où l’artiste a proposé aux participants de créer autour d’une action, inspirée par l’espace particulier du lieu, puis explorer les cadrages vidéo possibles. Enfin, un atelier de s’asseoir, s’adosser, s’accouder, pendant lequel les participants ont été invités à filmer, comme des réalisateurs, la partition dansée de l’artiste Anne Guillemin, en choisissant les cadrages et les mouvements de caméra, pour ensuite composer et filmer à leur tour leur propre chorégraphie.
Ainsi, Anne Guillemin avec son projet a puisé dans l’environnement familier, qu’elle a traité en tant que matière à chorégraphier, pour basculer du geste quotidien au geste dansé, utilisant le travail de l’image vidéo à la manière d’un tableau vivant.
exposition finale
Dans le cadre du festival Arts en Espace Public, l’exposition Interférences urbaines a présenté les œuvres et les projets réalisés par les artistes lauréats du festival : Zabou Carrière, ËRELL, Anne Guillemin et VALT_AEHSO (Valentin Guillon et Adrien Ledoux).
Durant plusieurs mois les productions ont été créées in situ dans différents lieux extérieurs parisiens. Conçue comme un lieu de réflexions et d’expérimentations, cette exposition rend compte des quatre démarches artistiques et des liens tissés avec les habitants et les différents espaces urbains.
Credit photo : Gilberto Guiza – Dust Studio
publics touchés
partenaires
● partenaires financiers
Mairie de Paris, Mairie du 18ème, CGET, Agence du Service Civique
● partenaires du projet
FRAAP, Goutte d’Or en fête, Maison Bleue, Sirius Production, Grajar – Espace Jeune Mont-Cenis