Bug report
Keita Mori
avril - septembre 2018
13ème arrondissement (Square Clara Zetkin)
démarches
● démarche artistique
Keita Mori est un artiste japonais, sculpteur et dessinateur, qui habite et travaille en France depuis 2005. La notion d’espace occupe une place centrale dans son travail, puisque c’est le lieu de création et le support choisi qui l’inspire et le guide dans ses gestes. La singularité de l’œuvre de Keita Mori réside également dans le fait qu’il travaille sans dessin préparatoire.
Le projet Bug report de Keita Mori proposé pour le festival Arts en Espace Public s’inscrit dans la continuité de la série commencée en 2011 et portant le même titre. En effet, c’est à partir de cette période, que l’artiste a commencé à se concentrer sur le dessin en élaborant sa propre technique, celle de fils tendus fixés avec des points de colle, qu’il va d’ailleurs pratiqué dans le cadre du festival.
L’artiste a proposé une installation in situ s’imprégnant de l’espace public du quartier du 13ème arrondissement à Paris ; mais aussi de la matière choisie pour ce nouveau projet artistique : les vêtements des habitants. Ces tissus ont été détissés pour être transformés en fils. Chargés d’une forte symbolique et utilisés comme seuls matériaux, ces fils ont été fixés sur divers supports grâce à la technique habituelle de l’artiste : le pistolet à colle.
● démarche territoriale
Le projet Bug report de Keita Mori a pris place dans le jardin Clara Zetkin dans le 13ème arrondissement, un lieu dans lequel art-exprim intervient depuis des années. Il s’agit d’un espace entouré par plusieurs établissements scolaires, notamment un lycée et une école primaire. De ce fait, la population qui le fréquente est constituée principalement par des familles avec des enfants, des adolescents et quelques personnes âgées qui sont la population la plus importante dans le quartier.
Dans le projet de Keita Mori, l’acte de dessiner a été abordé comme un événement qui génère des opportunités et un dialogue entre les publics, l’artiste et l’art. De l’espace public naît une nouvelle zone créative pour l’artiste. Il a souhaité ainsi favoriser l’interaction entre le dessin et la « société » formée par ces fils et ces lignes.
● démarche pédagogique ou médiation
L’œuvre de Keita Mori a proposé une création ouverte aux publics et un nouveau regard sur le dessin contemporain dans le contexte de l’espace urbain. Ainsi, des ateliers ont accompagné la création de l’artiste et ont proposé aux publics d’utiliser le dessin comme moyen d’expression mais aussi d’aller plus loin dans la réflexion de l’in situ et du wall drawing.
Un atelier révéler la présence durant lequel l’artiste invitait les participants à expérimenter une nouvelle manière de dessiner, en proposant sa technique au fil. Les participant.e.s ont découvert ainsi une nouvelle manière de dessiner par le découpage, le masquage et le remplissage du vide. Un atelier capture d’un monde onirique, qui proposait aux participants de découvrir des nouvelles techniques graphiques : sur une base de découpage et de disposition d’éléments sur un support vierge, les participants devaient créer leur composition avec la technique du tamponnage, révélant des formes abstraites et créatives. Un atelier fresque au fil pour découvrir la technique de dessin au fil, crée par l’artiste. Les participant.e.s, muni.e.s de pistolets à cille et de fils, devaient donc exprimer leur créativité pour créer une fresque collective. Enfin, Keita Mori a proposé un atelier compas aléatoire qui invitait les participants à expérimenter une nouvelle manière de dessiner. En utilisant la technique du masquage au scotch, les participant.e.s devaient créer une base sur laquelle ils devaient tracer des lignes à l’aide d’un châssis intégrant le système du campas.
exposition finale
Pour l’édition 2019, les œuvres de Amandine Maas, Thomas Sindicas, Paul Heintz et Keita Mori exposées dans le cadre de Récits de squares ont invité le public à repenser à l’environnement urbain.
Chaque situation sur le terrain durant le festival Arts en Espace Public révèle la construction de l’image d’un quartier, entre réalité et fiction, points de vue de l’artiste, récits et actions, créations des habitants. Ils se sont vus acteurs de la définition et de l’identité de leur espace de vie. L’œuvre d’art est sujet de rencontres et son processus est un jeu avec l’environnement et ceux qui y vivent. À l’intérieur, les œuvres transmettent une partie du lieu investi. Elles ont en elles la mémoire des interactions qui sont nées durant les différentes rencontres. Elles révèlent ces quartiers, connus ou en mutation, ces lieux de respiration, de pause et de passage, comme des récits composant une histoire.
Keita Mori, suite à son observation des détails architecturaux du square Clara Zetkin, des sons et de l’ambiance qui y régnait, a conçu un dessin à partir de fils provenant de vêtements récupérés. Bug report, réinstallé lors de cette exposition, montrait un espace labyrinthique : un cheminement de lignes qui conduisait à perdre nos repères spatiaux. Cette œuvre, par ses matériaux fragiles, a continué à vivre, à se transformer, durant le temps de l’exposition.
publics touchés
partenaires
● partenaires financiers
Mairie de Paris, Mairie du 18ème, CGET, Agence du Service Civique
● partenaires du projet
FRAAP, Maison Bleue, l’EDL du 13ème Sud Est, Les Petits Frères des pauvres, 13 Avenir