Re-peindre
Vincent Tanguy
juillet - septembre 2020
18ème arrondissement (Square Léon, Allée Valentin Abeille, Jardin Poissonniers)
démarches
● démarche artistique
Vincent Tanguy est un artiste plasticien qui crée principalement avec les systèmes numériques et multimédia comme la vidéo, les smartphones, les plateformes ou la photographie. Nourri par ses récentes expériences en Corée du Sud et en Chine, il s’intéresse à l’impact du numérique et de la mondialisation sur la vie moderne, en analysant la relation entre l’Homme et son outil.
Le projet Re-peindre de Vincent Tanguy s’inspire de la peinture de paysage en extérieur, de la réalité augmentée, de la re-photographie et du matte-painting. En prenant en compte l’urbanisme entourant les différents squares, les habitants ont été invités à se réapproprier de leur environnement en imaginant leur devenir. Il s’agit ici, non pas de faire voir le passé, mais de représenter l’avenir grâce à un dispositif technique qui créé un effet de transparence et de superposition. Les participant.e.s imaginent les évolutions urbaines dans une ville musée, fusionnent le présent et le futur, proposent une expérience de perceptions aux visiteurs des squares et jouent avec les temporalités de façon ludique et poétique.
● démarche territoriale
Les temps de création du projet de l’artiste ont eu lieu au Jardin des Poissonniers, au Square Léon, au Square Sainte-Hélène et dans la résidence Valentin Abeille dans le 18earrondissement à Paris. Le jardin des Poissonniers, le Square Léon et le Square Sainte-Hélène sont des lieux de ressemblant importants pour les habitants du quartier. Chaque lieu se caractérise par des spécificités différentes.
Ainsi, le square Leon est un lieu particulièrement complexe et intéressant en raison de l’hétérogénéité et du nombre de ses usagers. Le square 21 avril 1944 est situé dans un quartier encore en construction et donc peu fréquenté. Enfin, le jardin des Poissonniers et le square Sainte-Hélène sont des lieux moins fréquentés pendant les vacances scolaires. Le public qui a été présent lors des interventions était composé d’enfants n’ayant pas la possibilité de partir en vacances.
A différence de ces squares et jardins, la résidence Valentin Abeille est un lieu géographiquement coincé entre deux branches du périphérique, à la frontière avec la Seine Saint Denis. Ces bâtiments qui ont vocation à être détruit dans les prochaines années sont le lieu de tension diverses et multiples dû à cette situation géographique et au futur incertain de ses habitants.
● démarche pédagogique ou médiation
Le projet de Vincent Tanguy, pour le festival Arts en Espace Public, s’est articulé autour d’ateliers de création au cours des quels les participants ont peigné leur vision du paysage futur à travers la technique du matte-painting. Ce dernier est un procédé cinématographique réalisé grâce à une plaque de verre où un décor est retranscrit. Une image est ainsi réalisée avec une partie réelle et une partie peinte.
Re-peindre s’intéresse au geste de peindre en prenant la posture romantique du peintre de paysage. En référence aux châssis entoilés des peintres impressionnistes, le dispositif a été réalisé à partir de plaques transparentes et disposé en extérieur. Avec de la peinture et des pinceaux, les participants ont peigné leur vision de l’avenir en venant remplacer ou ajouter, par transparence, le paysage qu’ils avaient sous les yeux. Plusieurs ateliers basés sur la même technique ont été réalisés. Un atelier d’illusion numérique, durant lequel les participants ont été initié à la pratique de la re-photographie, qui consiste à refaire une photographie d’un même lieu et sous le même point de vue mais à une période différente. Un atelier de métamorphose stop-motion qui proposait aux participants d’imaginer une vision du future grâce à la pratique du stop-motion, à parti d’images grand format de la résidence Valentin Abeille. Un atelier de réalité augmentée, qui menait les participants à créer des œuvres en relier à partir d’images 2D d’un paysage. Et enfin, un atelier square recomposé, qui invitait les participants d’imaginer et créer une scène futuriste, en peignant sur plusieurs feuilles de Rhodoid des éléments divers, qui, par superposition et grâce à un effet de transparence, donnait vie à une histoire.
Ces visions personnelles du futur et ces échanges avec les habitants ont constitué matière au projet artistique de Vincent Tanguy, qui les a mis en lumière dans une vidéo, plaçant les regardeurs entre présent et futur. Re-peindre questionne la manière d’habiter dans le futur à partir de notre regard de maintenant.
exposition finale
Pendant le festival Arts en Espace Public, le projet Re-peindre de Vincent Tanguy a proposé de donner forme à notre projection du paysage futur à travers la transparence du support remplaçant la toile du peintre. Il questionne le futur à partir de notre regard de maintenant.
Chaque oeuvre présentée raconte une histoire transmise : à la fois des personnes et des lieux, d’habitants et d’habitats. Les oeuvres ont été créées in situ et avec la participation des habitants. Elles tissent un lien entre le territoire, les résidents et les artistes.
A l’occasion de l’exposition Habiter maintenant, Vincent Tanguy a présenté le résultat de ce projet lors d’une projection vidéo, issue d’extraits filmés au Jardin des Poissonniers, au Square Léon et au Square Sainte-Hélène dans le 18ème arrondissement à Paris.
partenaires
● partenaires financiers
Mairie de Paris, Mairie du 18ème, CGET, Agence du Service Civique, CAF, DRAC – Direction Régionale des Affaires Culturelles
● partenaires du projet
EDL du 18ème, Association pour Dialogue et l’Orientation Scolaire (ADOS), Collectif Best Summer, Collectif Belliard (les mercredis du Talus)